Nous avons trotté gaiment pendant une dizaine de jours sur les chemins de Saint Jacques. Cela nous permet d’effectuer un retour en France tout en douceur, en profitant pleinement de la nature et des rencontres entre pèlerins et hôteliers. Nous avons la chance de rencontrer des gens différents et de tous horizons. Mais nous trouvons tout de même que le chemin n’est pas très emprunté à cette période de l’année.
Nous campons la plupart du temps, par souci d’économie mais également par amour de la nature et de la débrouillardise!
L’ennemi numéro un est le « sanglier-chevreuil ». Il attend que nous dormions profondément pour venir s’approcher doucement de la tente et crier près de nous puis détaler, ce qui fait très peur à Simon qui en tremble tout le restant de la nuit!
Jusqu’à ce que l’on surprenne le fuyard… c’était un chevreuil. Voici un lien pour entendre son cri et comprendre notre confusion!
L’ennemi numéro deux est la pluie. En effet, nous avons décidé de ne pas emporter le double toit, pour porter moins de poids. Ce fut une très bonne idée! Au début… car un soir, le ciel s’est bien couvert. Mais confiants, nous nous sommes couchés quand même! Grave erreur. À 22h30, pluie torrentielle et la tente est devenue piscine… nous avons tout replié et avons marche 2h jusqu’à l’étape suivante! Malheureusement l’église dans laquelle nous comptions nous réfugier était fermée pour travaux… nous avons fini par trouver une salle de bain communale dont la porte n’était pas verrouillée et nous sommes réfugiés dedans, bien heureux d’avoir un abri!
Ayant atteint Navarrenx, nous sommes allés à Pau en stop pour aller aux Urgences. Simon avait des pertes de sensibilités et des fourmis en permanence dans les membres gauches. Nous pensions y passer 2h… il y est resté 7 jours! Il était atteint d’un très vilain Guillain Barré; lors d’une fièvre indienne, il a produit trop d’anticorps qui se sont ensuite retournés contre lui. Un petit traitement et hop, le voila comme neuf et sur pattes. Il a été bien chouchouté à l’hôpital, étant – de très très loin – le plus jeune patient de neurologie.
Pendant ce temps, Ombline logeait chez Rémy, un couchsurfer qui l’a accueillie très gentiment. C’était une chance de l’avoir! Il lui a permis d’avoir un toit en cette période incertaine et était tes intéressant et gentil.
Nous reprenons ensuite les chemins de Saint Jacques, avec l’accord du médecin, pour terminer la partie française. Nous y faisons de très belles rencontres. Nous arrivons enfin à cette étape mythique de Ronceveaux, avec plusieurs heures de marches en montée raide. Il y a 1200m de dénivelé à faire un 1 jours!
Les premières heures se font de bon matin, sous la brume. On voit à peine ses pieds! Et puis petit à petit, le brouillard se lève et laisse paraitre un spectacle magnifique. Une mer de nuage s’étend à l’infini, parsemée de quelques ilots rocailleux. Nous arrivons tôt à Ronceveaux; tant mieux car nous n’avions pas pu réserver de place pour dormir. Plus de 400 pèlerins y dorment chaque soir…
Ronceveaux est la dernière étape de notre voyage. Nous sommes déçus de nous arrêter là, mais nous le gardons précieusement pour la suite. Le voyage n’est jamais fini! Nous décidons ensuite de rentrer en stop chez nous. 14 voitures différentes nous prennent, avec un livreur de pain, de chronopost, un retraité, un agent SNCF, un prof, une comptable, un infirmier, des paysagistes, un œnologue. Il n’est pas nécessaire de partir loin pour vivre l’aventure et rencontrer des personnes différentes.
Nous faisons la surprise à la famille de Simon qui n’est pas prévenue du retour. Quelques jours plus tard, Ombline retrouve la sienne. Que ça fait du bien de retrouver les siens!! Il ne faut pas longtemps pour reprendre les habitudes, même si quelque chose en nous a changé depuis l’an dernier.
Quelle aventure! Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés par leurs pensées, accueillis, aidés, souris… Nous gardons tous ces beaux souvenirs précieusement en nous.
