Cyclotourisme #1

Nous avions initialement prévu de faire Hanoï – Hi Chi Minh en moto. Puis nous nous sommes dit, pourquoi ne pas le faire à vélo? Et dans ce cas, pourquoi ne pas aller jusqu’à Bangkok à vélo? À vélo, nous allons suffisamment lentement pour échanger quelques mots avec les gens que nous croisons et suffisamment vite pour faire un trajet comme Hanoï – Bangkok. Nous pouvons aussi découvrir le pays de l’intérieur, goûter à ce que mange la population locale, dormir dans les villages… 

Nous pouvons aussi prendre notre temps, voir les kilomètres défiler en admirant les rizières à perte de vue, les vaches qui nous observent nonchalamment depuis leur bain de boue, les petits bouis-bouis. 
 
C’est aussi pour nous un défi sportif, et nous avons choisi à peu près la pire saison pour faire un voyage à vélo en Asie du Sud Est à cause de la chaleur!

Enfin et surtout, c’est une façon de voyager respectueuse de l’environnement. Finalement, le vélo c’est bien mieux que la moto!

Nous n’étions pas du tout préparés pour une telle entreprise, mais comme par hasard nous sommes tombés la veille du départ sur deux québécois bien sympa qui venaient de faire… Bangkok – Hanoï à vélo. En plus de bons tuyaux, ils nous ont offert tout leur matériel (sacoche, outils, casques, pompe et pièces de rechanges). Nous les remercions beaucoup, nous pensons régulièrement à leurs bons conseils qui nous facilitent la vie!

Au Vietnam, nous avons été émerveillés par la population. Que de sourires! L’éducation nationale au Vietnam peut se vanter d’une chose: même dans les coins les plus reculés du pays, du plus jeune au plus vieux, tout le monde sait dire « hello ». Et nous le fait savoir. Quand nous entrons dans un village, les premières maisons alertent les suivantes de notre arrivée par de retentissants « hello » qui nous assurent un accueil exceptionnel pour les instants qui suivent (qui peuvent s’avérer assez longs si nous sommes en pleines montées!). Nous tâchons de répondre à tout le monde entre deux inspirations, et sommes impressionnés par leur joie de vivre. C’est vrai qu’ils ne voient pas souvent de touriste dans le coin (en 10 jours nous n’en croiseront que 2, à moto), mais c’est tout de même une belle leçon et sûrement un de nos meilleurs souvenirs du Vietnam.

Nos journées étaient simples et imprévues. Lever 5h, départ 6h, route toute la matinée, puis recherche de logement, petites réparations sur le vélo, repos, coucher 21h. Nous partons le matin sans savoir où nous mangerons pendant la journée et dormirons le soir, tout dépend de nos rencontres et de notre fatigue. Ce fut pour nous l’occasion de mettre en pratique les quelques mots de Vietnamiens appris à Sapa par Daka Khanh et chì Van, accompagnés de gestes la plupart du temps, car presque personne ne parle anglais dans la campagne.
 
Les paysages sont magnifiques et le cadre idéal pour faire du vélo. C’est relativement plat, la route est bonne, il ne fait pas encore trop chaud. Par contre, il faut du temps pour s’habituer à la conduite des vietnamiens. 

Nous avons eu du mal à déchiffrer leur code de la route, mais ce qui nous est paru clair dès les premières heures est, qu’en tant que vélo, nous étions menacés au milieu de tous ces camions et bus. Au Vietnam, ce ne sont pas les voitures qui doublent les camions, mais le contraire, de préférence sans visibilité, complètement sur l’autre voie, et en klaxonnant sans cesse. Certains chauffeurs de gros camions manquent de nous écraser de peu, tout en nous faisant un geste amical de la main avec leurs plus beaux sourires, ne se rendant pas compte qu’ils passent à 10cm de nous à fond la caisse! 

Dans cette jungle ou le plus gros est le plus fort, il existe aussi une grande variété de klaxons. Certains nous ont vraiment fait rire, d’autres un peu moins surtout quand il est actionné à pleine puissance au moment de nous doubler. Simon a hésité un instant à mettre des bouchons d’oreilles, mais a fini par reconnaître qu’il valait mieux vivre sourd que mourir avec ses deux tympans. 
 
Nous avons ensuite entrepris de passer la frontière avec le Laos. Tout commence par une longue, très longue montée de bon matin. On s’accroche, on grimpe. Et soudain… « craccriccrou »c: le vélo de Simon fait de vilains bruits et largue des petites billes (qui servent au roulement). Nous sommes cuits, le vélo à besoin d’une nouvelle pièce; on fini à pied à pousser nos vélos! 

Nous arrivons aux postes de frontière. Quelle tristesse: on nous demande des pots de vin pour plein de bonnes raisons; pour rémunérer l’effort qu’est l’apposition du tampon de sortie. Pareil pour le tampon d’entrée. Pour participer à la « taxe touristique » qui sert au développement du pays oui oui, j’en passe et des meilleures. Nous sommes sidérés devant une corruption si visible et largement acceptée. Nous refusons évidemment de payer plus que le prix légal d’obtention du visa; à force d’attente, supplications, justifications et surtout de lourdeur nous sommes passés sans contribuer à ce cercle vicieux. Ouf! 
 

Mais cela n’a pas réparé le vélo de Simon, nous voila contraints à faire du stop quelques kilomètres plus loin. Deux militaires nous ont embarqués dans leur pick-up, vélos à l’arrière, jusqu’à la grande ville suivante ou nous sommes miraculeusement tombés sur un garagiste qui s’y connaissait vraiment bien et avait tout le matériel nécessaire!
 
Nous avons eu la chance de rencontrer deux autres couples de cyclotouristes – Cameron & Monique et Danielle & Richard – , malheureusement en sens inverse mais c’est déjà ça! Nous avons échangé quelques bons plans. C’est un plaisir de rencontrer des voyageurs qui vivent la même chose que nous! 

Nous sommes arrivés à Pakse, une grande ville du Laos, pour la semaine sainte. Il se trouve que c’était aussi le nouvel an Laotien, mieux connu sous « la fête de l’eau »! Pendant trois jours, les habitants s’arment de tuyaux d’arrosage, de bombes à eau etc et visent allègrement les voitures, les scooters et surtout… les vélos!

Nous avons passé Pâques dans la paroisse de Pakse, ou les apôtres sont peints sous des traits de laotiens. 
 
En route ensuite vers les 4.000 îles, dernière étape avant le Cambodge. En chemin, nous avons campé plusieurs fois, notamment dans un monastère bouddhiste (ils sont très accueillants!) et dans une maisonnette en bord de route qui sert habituellement à faire sécher le riz. C’est super d’être aussi indépendants. 

 
Nous profitons maintenant de nos quelques jours sur ces îles, grâce à des randos et balades à vélo. 

Déjà plus de 1.000km au compteur et le moral toujours au top! 

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