Sucre et Potosí, deux belles villes coloniales avec lesquelles nous avons poursuivi notre découverte de la Bolivie.
Elles sont très intéressantes à visiter, abritant des musées sur l’histoire de l’indépendance de l’Amérique du Sud. Bolivar a été un très ardent défenseur de la liberté de ces pays, d’où le nom de la Bolivie! Il a été président de celle-ci… ainsi que du Pérou. Et en même temps s’il vous plaît!
Nous avons pu flâner dans les marchés de fruits (les jus sont délicieux) et les non moins remplis « marchés aux sorcières ». On y trouve toutes sortes de potions pour tous les maux possibles et imaginables (bon, j’avoue on a cherché sans succès un remède contre l’hypocondrie aiguë de Simon).
Les boliviens sont très superstitieux. Un petit exemple; pour la chance, il est d’usage de déposer soigneusement un fœtus de lama bien frais sous la première pierre, lors de la construction d’une maison. Gaëtan et Helena se laisseront-ils tenter?
Nous sommes ensuite allés découvrir le désert du Sud Lípez, les parcs nationaux environnants et le Salar d’Uyuni, ce désert de sel gigantesque.
Nous avons eu la chance d’être avec un groupe de 4 autres français voyageurs. C’était génial de partager nos expériences de voyage, et de s’échanger quelques conseils avisés! (A bon entendeur: il ne faut pas s’assoir au dernier rang des bus de nuit si l’on compte fermer l’œil! Ce n’est pas le dernier rang! Il y aura derrière vous une banquette remplie de boliviens en furie qui se raconteront des histoires drôles toute la nuit!)
Nous devons mentionner ici une histoire sensationnelle qui se résume pourtant en un mot: Edgar.
Ô Edgar. Edgar fut notre guide, conducteur et mécanicien pendant les 3 jours de trip. La première nuit, il a retrouvé ses copains guides dans le refuge. Il nous avait bien dit: « couchez vous vite! Demain lever 5h pour le lever de soleil! ». Lui-même a oublié de regarder sa montre pour dormir de bonne heure (compliqué quand on joue une sorte de flûte de paon, il faut l’avouer) et ne s’est tout bonnement pas couché.
Le lendemain, nous étions quelque peu surpris de voir ce cher Edgar prendre ses aises et roupiller allègrement au volant! S’en est suivi un conseil de guerre, mais en plus d’être fatigué Edgar était fier et borné. Armés de patience, nous avons fini par lui faire entendre raison et nous avons pu laisser les autres passagers conduire un peu pendant qu’il se reposait. Le reste du temps, il restait éveillé grâce aux fidèles feuilles de Coca (desquelles on fait la cocaïne, les mâcher est légal ici).
Ce fut une bonne leçon de diplomatie et nous avons pu profiter de la journée qui recelait maints trésors naturels…
La beauté de la nature, et des animaux étaient incroyables.
En guise de pardon, nous avons tous conduit, chacun à notre tour, au désert de sel. Oui mesdames et messieurs, tous! Même Ombline (j’entendais les suspicieux jusqu’ici). Pas beaucoup d’obstacles en vue, il faut le dire.
On vous rassure, nous nous sommes quittés en très bons termes, après avoir chipé au passage à ce bon Edgar son style sans pareil!
Quelles sont nos impressions de la Bolivie pour l’instant?
Le pays nous plait énormément. La nature est magnifique et très diverse.
Mentionnons simplement les lamas, alpagas et vigognes! Ils sont excellents avec leur perpétuel air hébété, et leur habitude de se soulager tous au même endroit (précurseurs des baños publicos…).
La nourriture y est bonne, avec de bonnes soupes chaudes de quinoa le soir qui réchauffent les troupes, attablés tous ensemble dans de grandes cantines.
Les boliviens sont timides, mais d’une grande gentillesse. Ils sont toujours prêts à donner un renseignement, pourvu qu’il soit ponctué d’un « así no más » (c’est ainsi pas plus), la bouche pleine de feuilles de coca.
Les femmes sont habillées de manière traditionnelle, c’est génial qu’elles n’aient pas perdu ce trésor.
Elles portent de l’onguent tresses noires desquelles pendent des pompons, un chapeau melon (héritage colonial), un pull en laine, une jupe à plis bouffante qui donne un petit air replet, des guêtres en laine bien chaudes. Elles ont aussi sur le dos un « sac »; qui est en fait un tissu de couleur noué sous la gorge dans lequel elles mettent beaucoup de choses (on peut y trouver des enfants, des melons, des animaux – on n’y a quand même pas encore vu de lamas – de l’eau, des biscuits…). Cela paraît bien inconfortable pour respirer et rester en vie mais cela ne semble pas les gêner!
Les femmes sont habillées bien chaudement car il fait froid maintenant! Pourtant… nous sommes à la saison chaude. Mais venant de nos climats sénégalais et brésiliens, nous avons été quelque peu surpris!
Nous avons donc acheté deux beaux pulls de lamas tricotés par la soeur de la vendeuse avec les animaux familiaux! Comme c’est beau. On n’a pas mit longtemps à nous dire par la suite que ce n’était que du synthétique, faits à la machine… au moins nous sommes au chaud!
Nous sommes désormais dans l’association Macha’k Wayra (vent nouveau, en aymara) jusqu’à la fin février.
Elle se trouve à 4h de la Paz en bus (dont 2 heures sur une route impraticable en cas de pluie), a 4000m d’altitude, à la frontière péruvienne et chilienne.
Le climat y est rude; on voit a des kilomètres autour de soi, le vent cingle nos petits corps encore bien peu aguerris à l’altitude (mais on progresse!) et surtout, ce qui nous a diablement étonné…
Pas un arbre en vue.
Je vais vous citer un peu la variété de la végétation: Il y a 2 sortes de buissons. Voila!
Pas d’abris pour deux petits voyageurs qui craignent tant le soleil! Nous cuisons donc gaiment à longueur de journée. Mais la vue sur les montagnes aux alentours est magnifique et nous laisse rêveurs. Et le Pérou, si proche!
Santiago de Machaca et sa région ont une grande richesse: des églises coloniales. Il y en a partout, même dans les coins les plus reculés!
Le village est le plus vivant le dimanche; jour de la feria (petit marché) ou tout le monde vient vendre ses produits. Nous découvrons des fruits, des couleurs, des sourires…
Le problème majeur de cette région réside en son climat rude et dans le fait que les jeunes sont attirés par « La Ville », la Paz, qui n’est qu’à 4h. Après le lycée, les jeunes partent à l’aventure, pour étudier ou trouver un emploi – et ne reviennent pas.
Nous sommes logés dans les locaux de l’asso, une maison bien confortable. Nous nous sentons vraiment chez nous, en partie grâce aux mouches par millier qui remémorent à Simon les doux étés à la Jalatte! Ombline le surprend (très) régulièrement armé de sa chaussure la plus meurtrière pour une chasse aux mouches qui ne prendra fin que quand le dernier bzzz aura cessé… bzz!
La douche est bien chaude (cela fait vraiment du bien!). Elle nous le fait parfois payer à coup de décharges électriques revigorantes ou en se coupant tout simplement.
Pour plus de péripéties, quand il y a de l’eau…. il peut ne pas y avoir d’électricité! Petit dîner aux chandelles de mise et coucher à… 20h!
Nous avons été très gentiment accueillis pas Benigna, coordinatrice de projets sur place et originaire de Santiago de Machaca! C’est une réelle chance de pouvoir comprendre ce village au travers de ses yeux de native. Nous l’aidons comme nous le pouvons dans ses tâches. Nous nous savons très chanceux d’œuvre à ses côtés, elle qui est si gentille et disponible.
L’asso travaille sur plusieurs projets. Nous nous sommes penchés sur les « walipinis », les serres souterraines. Elles sont sous terre pour protéger du vent et du froid grâce aux murs de terre qui gardent la chaleur. Elles permettent de cultiver différentes variétés de légumes et de varier l’alimentation de ces habitants de l’altiplano.
Nous avons dressé une carte de toutes les walipinis que l’asso a construites.
Ensuite, nous avons pris la route pour aller en visiter quelques unes. Le voyage est un récit en soi, à bord d’une camionnette bringuebalante qui est pourtant bien vaillante! Nous avons pu en profiter pour observer les rites de Benigna qui verse un peu d’alcool dans la voiture et par la fenêtre en partant du village, et à nouveau en arrivant. Dans le doute, on n’était pas mécontents qu’elle fasse cela; c’est vrai que l’on ne se sentait pas forcément en grande sécurité! Mais tout s’est parfaitement déroulé!
La majorité des serres donnent de beaux légumes, les bénéficiaires s’en occupent bien. Pour d’autres, un problème majeur est le manque d’eau, ce qui empêche toute plantation.
Un autre projet est alors de relier en eau des villages très reculés. Nous sommes allés en voir un, qui a fait une demande de raccordement à une source. C’était très intéressant de monter jusqu’à la source et de voir comment le village pourrait être relié.
Enfin, nous avons pu visiter le centre d’artisanat (avec de la vraie laine!) que Macha’k Wayra soutient également.
En parallèle, Ombline donne quelques petits cours de français à Benigna qui en est ravie!
Le week-end dernier, nous sommes allés camper aux alentours du village. C’était super, et nous avons assisté à un coucher de soleil magnifique. Au retour, nous avons croisé des bergers bien étonnés de savoir que nous avions dormi dehors de notre plein gré!
Voila les nouvelles boliviennes! Nous sommes très heureux de découvrir cette nouvelle association et de pouvoir nous rendre utiles auprès d’elle. Et nous sommes en grande forme!
D’ailleurs demain nous nous lançons un petit défi. Plus de détails au prochain épisode…
Merci mon Ombline de ces bonnes nouvelles et de nous faire partager un peu de votre voyage bonne continuation je vous embrasse T Genevieve
Chers Ombline & Simon,
Très heureux de savoir que vos expériences à Santiago de Machaca vous aient vraiment enthousiasmées. On le remarque dans vos écris.
après plusieurs voyages sur place, j’ai appris à aimer ces hauts-plateaux désert & arides grâce à des gens comme Benigna et bien d’autres encore.
Bravo pour ce tour du monde solidaire & bonne continuation !
bien amicalement
Dany
http://www.machakwayra.org
Bonjour Dany,
Oui, nous avons eu de la chance de pouvoir découvrir cette région, surtout avec Benigna. Merci, Dany, pour ce message!